Quand on est sensible au jeu subtil de la couleur et de la lumière, la meilleure promenade est celle qu'on fait aux abords des ports de pêches.

 

 

 

 

Les abords de Kerkennah montrent toute la discrète beauté des îles et laissent soupçonner les richesses qu'on a régulièrement tirées de la mer.

Le Commerce avec la mer est d'une nature particulière dont les nuances peuvent échapper à l'analyse la plus poussée. Le phénomène de marée est très sensible sur ces côtes peu profondes. Quotidiennement elles sont désertées par l'eau sur plusieurs centaines de mètres. L'homme prend alors possession du fond marin ainsi libéré et y plante ses pêcheries.

Cette côte basse au dessin incertain sent bon la mer, sent fort la mer ! celle-ci y est riche et féconde. Ne sommes- nous pas sur la petite syrte ( le golfe de Gabès ) l'un des endroits les plus poissonneux de la Méditerranée ?

 

 

Un proverbe du vieil Empire Céleste dit que les chinois connaissent 99 ruses pour attraper le poisson. Lorsqu'on demanda pourquoi 99 on répondit : << s'ils en connaissent cent il ne resterait plus de poissons >>.

Les Kerkenniens connaissent eux aussi beaucoup de ruses pour attraper le poisson. Au X ème siècle Ibn Hawqual notait à propos de la région : << on y pêche du poisson d'une manière abondante et considérable à l'aide de claies disposées dans l'eau si bien que la capture est des plus faciles >>. Il décrit aussi voilà mille ans une méthode de pêche toujours en usage. Ce sont les pêcheries fixes dont la principe est très simple. Il s'agit de circonscrire une certaine étendue de fond marin au moyen de cloisons artificielles pour qu'au renversement de la marée les poissons entraînés par le courant de reflux viennent se prendre dans des nasses convenablement disposées à travers ces cloisons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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