Les pêcheries sont propriétés privées. On les vend, on les achète, on les loue, on les hérite. Les exploitants de pêcheries fixes sont souvent appelé les "fellahs". Ce mot qui partout ailleurs en Tunisie et dans le monde arabe signifie agriculteur, ici, il désigne aussi les pêcheurs de la côte.

Une pêcherie se compose d'une rampe axiale qui part du rivage, suit un courant préalablement détecté et aboutit à deux autres rampes en V qui, à leur tour, débouchent dans un espace fermé : la chambre de capture.

Dans cette chambre sont aménagées des issues dans lesquelles sont placées des nasses.

Le regretté André Louis, des Pères Blancs, a recensé dans sa monumentale thèse sur les îles de Kerkennah un millier de pêcheries.

Il existe des pêcheries avec deux ou trois chambres de capture et un système de rampes plus complexe et plus développé. Il existe des pêcheries côtières, d'autres en pleine mer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Autour des îles ce sont parfois de véritable systèmes qui se développent à perte de vue et font ressembler la mer à une compagne dont les cultures ont été protégées par des haies de palmes.

Parmi les techniques traditionnelles de pêche, les pêcheries fixes sont certainement les plus répandues, les plus spectaculaires, mais on compte des dizaines d'autres; citons les pêcheries mobiles dont la plus célèbre est la "Gemma" qui consiste à encercler les poissons avec des claies que les pêcheurs déplacent à partir d'embarcation placées en cercle. Citons aussi l'usage des claies flottantes et des "Demassa" sur lesquelles on recueille les poissons effrayés par les pêcheurs et qui, dans leur fuite éperdue, sautent hors de l'eau.

 

 

 

 

 

 

 

© Noureddine Azaïz. Tous droits rservés

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